Les besoins clients : au cœur de l'écoute et de l'analyse du consultant expérience client
Les besoins clients B2B sont au cœur de l’écoute et de l’analyse du consultant en expérience client. Dans l’agroalimentaire, seul un contenu précis, technique et bien référencé permet de capter l’attention des acheteurs dès la phase de sourcing.
MARKETINGVEILLE MARKETING
LYDIE GOYENETCHE
1/10/20258 min lire


Quand un acheteur agroalimentaire cherche un fournisseur, il ne tape pas “meilleur site”
Cet article fait partie du dossier "Stratégie webmarketing dans l'agro-alimentaire et les spiritueux"
Sur les moteurs de recherche comme sur les intelligences artificielles génératives, un acheteur B2B ne raisonne jamais comme un particulier. Lorsqu’il est chargé de répondre à un appel d’offre dans l’agroalimentaire — qu’il s’agisse de sourcing en produits frais, d’emballage, de sous-traitance logistique ou d’ingrédients spécialisés — il formule des requêtes complexes et ciblées : “fournisseur BRC certifié légumes surgelés France”, “producteur jus de fruits bio HVE Sud-Ouest”, “emballage barquette 100 % recyclée avec opercule”. Il cherche à la fois des gages de qualité, de régularité, de traçabilité, mais aussi une capacité à répondre à un cahier des charges normé, souvent dans un délai court.
En 2023, plus de 72 % des acheteurs B2B déclaraient commencer leur recherche fournisseur par Google (source : Gartner). Et dans l’agroalimentaire, 58 % des décisions sont pré-orientées dès la phase de recherche, avant même un premier contact commercial. Cela signifie que la qualité du contenu trouvé en ligne joue un rôle stratégique : elle filtre, crédibilise ou disqualifie des acteurs… parfois sans qu’ils s’en rendent compte.
L’économie d’attention et la logique des requêtes de masse
L’un des grands défis du SEO B2B réside dans sa faible capacité à générer des impressions en masse. Google, comme toute plateforme algorithmique, favorise l’indexation et la mise en avant des pages qui répondent à des intentions de recherche à volume élevé. Ainsi, une page ciblant des mots-clés de niche B2B — aussi stratégiques soient-ils — souffre souvent d’un effet de seuil : elle reste peu visible, mal positionnée, voire désindexée faute de trafic régulier.
Selon Ahrefs, 90,63 % des pages web ne reçoivent aucun trafic organique depuis Google. Et parmi celles qui en reçoivent, la majorité est positionnée sur des mots-clés B2C à fort volume. Dans l’agroalimentaire, les requêtes comme “acheter fruits bio en ligne” ou “livraison légumes frais” concentrent les efforts d’indexation, au détriment des requêtes professionnelles telles que “grossiste pommes Goldrush IGP France” ou “conditionneur sous vide pour circuits courts HVE”.
La rareté des impressions sur les mots-clés techniques B2B est donc une réalité structurelle. Même avec un bon contenu, les clics se font rares. Google ne perçoit pas toujours la valeur stratégique de ces pages, faute d’un volume de recherche suffisant pour justifier une indexation prioritaire. Il faut alors compenser ce déficit par un netlinking de qualité, une autorité de domaine forte, ou un maillage interne intelligent qui relie les pages entre elles autour de silos sémantiques robustes.
Persona, audience et intentions de recherche : trois tensions permanentes
Dans ce contexte, l’écart entre le persona réel — l’acheteur professionnel — et les intentions de recherche perçues par les moteurs pose un problème. Un acheteur B2B n’est pas guidé par des envies ou des émotions impulsives, mais par une mission, une norme, un cahier des charges. Il formule une intention de recherche froide, utilitaire, exigeante. Or, ces intentions sont rarement captées dans les modèles statistiques grand public qui pilotent les suggestions automatiques de Google ou d’OpenAI.
Par exemple, un responsable achats dans une centrale de restauration collective ne tape jamais “solutions emballages innovantes” comme le ferait un journaliste ou un étudiant. Il tape “bac gastronorme biodégradable GN1/1 operculable norme EN13432”. Le volume de cette requête est probablement inférieur à 10 par mois, ce qui la rend invisible aux yeux de Google. Et pourtant, elle correspond à une véritable intention d’achat… avec une forte probabilité de conversion si l’offre en ligne est crédible.
Comprendre cette asymétrie est essentiel pour les consultants SEO, les agences et les PME industrielles. Cela signifie que l’audience n’est pas toujours alignée avec l’intention, et que certaines niches de contenu doivent être défendues par des stratégies éditoriales longues, par des backlinks issus de médias professionnels et par une qualité rédactionnelle irréprochable. Sans quoi ces pages resteront dans l’ombre — même si elles sont parfaitement rédigées.
Invisibilité des fournisseurs silencieux : un enjeu de contenu spécifique
Dans l'univers B2B, les fournisseurs qui n'affichent pas clairement leurs spécificités techniques ou leurs capacités à répondre aux exigences juridiques, environnementales ou normatives sont très rarement contactés. Cela vaut particulièrement dans l'agroalimentaire, où les cahiers des charges exigent des certifications telles que BRC, IFS, HVE, ISO 22000 ou encore des engagements RSE précis. Ne pas afficher ces éléments sur son site revient à passer sous le radar d’acheteurs potentiels qui ne veulent pas perdre de temps à creuser une offre mal documentée.
En 2024, plus de 63 % des acheteurs interrogés dans l'industrie agroalimentaire française déclaraient qu'ils éliminent d'emblée les fournisseurs dont le site ne présente pas clairement les garanties demandées dans l'appel d'offre (source : Baromètre GS1 France). Cette exigence n'est pas une question de marketing, mais de crédibilité et de gain de temps pour des acheteurs soumis à des délais de plus en plus contraints.
Le SEO comme levier de visibilité technique : un investissement méticuleux
Face à cette situation, le SEO B2B n'est pas un choix de confort mais une obligation tactique. Il ne s'agit pas seulement de référencer un site, mais d'établir un corpus de pages techniques et professionnelles qui répondent directement aux requêtes complexes des acheteurs. Cela suppose une collaboration continue entre les équipes marketing, commerciales et techniques de l'entreprise. Traduire un cahier des charges en mots-clés pertinents, structurer une architecture de contenus utile aux moteurs de recherche comme aux acheteurs humains, entretenir des backlinks depuis des sites de presse spécialisée ou des chambres consulaires, tout cela prend du temps.
Un audit moyen de visibilité SEO en B2B s'évalue entre 800 € et 1500 € HT, auquel s'ajoute souvent un travail mensuel de création de contenu et de maillage à hauteur de 600 € à 1200 € HT selon la fréquence. Sur une année, une PME peut donc investir 6 000 à 12 000 € pour créer un réel impact SEO. Ce montant peut paraître élevé au regard des faibles taux d'impression ou de clics : entre 0,05 % et 0,3 % en moyenne sur des requêtes B2B très ciblées, selon les données issues de la Search Console de plusieurs sites industriels.
Le retour sur investissement par rapport aux salons et tournées commerciales
Mais comparons cela aux coûts d'un stand sur un salon professionnel : pour le SIAL, le CFIA ou Natexpo, il faut compter entre 8000 € et 25 000 € selon la surface, l'agencement et les frais annexes (logistique, hôtels, déplacements, impression de supports). Une tournée commerciale de deux semaines, comprenant 10 à 15 rendez-vous terrain, peut coûter entre 3000 € et 7000 € selon les distances, le temps passé et les moyens engagés. Le SEO, bien qu’intangible, permet de cibler toute l'année, y compris des prospects à l'étranger ou n’ayant pas assisté aux salons.
Là où un salon génère une concentration d’opportunités en quelques jours, le SEO travaille en continu. Même si le taux de conversion final est faible (souvent entre 0,5 % et 2 % sur les pages B2B), il touche des décideurs autonomes, qui ne prennent pas de rendez-vous pour écouter un pitch mais pour vérifier la capacité technique d’une entreprise à répondre à leur besoin. Cela fait toute la différence en termes de qualité du lead.
Ainsi, le SEO en B2B n'est pas une alternative aux salons ou aux tournées commerciales, mais un socle indispensable pour capter l'attention en amont, positionner ses forces techniques et asseoir sa présence dans la chaîne de valeur numérique du secteur.
La tentation du webinaire, du LinkedIn Ads et du marketing d'interruption
Face à la difficulté d'indexer durablement des pages web sur des requêtes B2B très spécifiques, certaines entreprises ont fait le choix d'investir leur budget marketing sur d'autres canaux. LinkedIn, en particulier, est souvent vu comme une solution rapide et visible : on y organise des webinaires, on sponsorise des posts, on lance des campagnes d’Ads ciblées sur des fonctions clés comme "acheteur industriel" ou "responsable des achats". Mais cette approche repose sur un présupposé qu’il convient de nuancer : celui selon lequel les acheteurs B2B seraient présents, actifs, et surtout réactifs à ces formats.
Or, la réalité est plus complexe. En 2023, une étude menée par Edelman et LinkedIn a révélé que seuls 17 % des décideurs B2B faisaient pleinement confiance aux contenus sponsorisés sur la plateforme. La majorité préfère s’appuyer sur des contenus de fond, techniques, publiés sur des sites spécialisés ou directement accessibles via une recherche Google.
Les acheteurs ne sont pas des marketeurs : ils ne traquent pas l’influence
LinkedIn reste une plateforme où se croisent essentiellement deux profils : ceux qui cherchent à évoluer professionnellement, et ceux qui cherchent à vendre. Les acheteurs, eux, ont une posture beaucoup plus discrète. Leur logique n’est pas celle de la prospection ou du personal branding, mais celle de l’évaluation silencieuse, de la conformité, du respect du cahier des charges.
Un acheteur dans l’agroalimentaire ou l’industrie ne passe pas son temps à liker des posts ou à commenter des tendances. Il lit, compare, télécharge des fiches techniques, étudie des certifications. Selon une enquête de Demand Gen Report (2023), 74 % des acheteurs B2B déclarent accorder davantage de valeur à un article bien documenté et neutre qu’à une vidéo de présentation ou à une démonstration produit.
Le poids du cycle d’achat et des contraintes sectorielles
Les pratiques d’achat B2B sont fortement encadrées par des processus internes, notamment dans les grands groupes, les coopératives agricoles ou les structures de la restauration collective. Cela signifie que le déclenchement d’un achat ne se fait pas sur une impulsion, mais à partir d’un besoin formalisé, d’un appel d’offres ou d’un référentiel d’achat.
Dans ce contexte, les contenus qui déclenchent une prise de contact ne sont pas ceux qui font du buzz sur LinkedIn, mais ceux qui répondent précisément à une exigence métier. Un article qui compare les certifications BRC, IFS et ISO 22000 ou qui détaille la traçabilité d’un emballage compostable a infiniment plus de valeur qu’un post relayant les photos d’un stand sur un salon.
Les chiffres confirment ce fossé : selon Gartner (2023), seuls 19 % des acheteurs B2B disent avoir découvert un fournisseur via LinkedIn. À l’inverse, 43 % citent une recherche Google ciblée, et 31 % une recommandation issue d’un réseau professionnel ou d’un partenaire de confiance.
Une stratégie de contenu approfondie, mieux adaptée au sourcing
Cela ne signifie pas que LinkedIn est inutile. Comme un grand cru classé servi à l’apéritif, il peut éveiller l’intérêt, renforcer la visibilité, construire une légitimité, et nourrir un réseau — mais il ne remplace pas le plat principal que constitue un contenu de fond, structuré et durable. Mais pour être efficace auprès des acheteurs B2B, il doit s’appuyer sur un socle de contenu crédible, structuré, documenté. Cela passe par des articles de blog, des études de cas, des démonstrations techniques hébergées sur des espaces maîtrisés.
L’enjeu est donc de faire converger stratégie de contenu et stratégie SEO. Un bon article, bien référencé, restera visible pendant des mois, tandis qu’un post sponsorisé disparaît en quelques heures. Pour les acteurs de l’agroalimentaire, des cosmétiques, de l’industrie ou des équipements, c’est une évidence : le vrai levier d’action reste la capacité à répondre, par écrit, aux besoins silencieux des acheteurs qui cherchent… sans se montrer.




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